• Léopold Sédar Senghor

     

     

    Cher frère blanc

     

    Quand je suis né, j’étais noir
    Quand j’ai grandi, j’étais noir
    Quand je vais au soleil, je suis noir
    Quand je suis malade, je suis noir
    Quand j’ai peur, je suis noir
    Quand je mourrai, je serai noir

     

    Tandis que toi, homme blanc


    Quand tu es né, tu étais rose
    Quand tu as grandi, tu étais blanc
    Quand tu vas au soleil, tu es rouge
    Quand tu as froid, tu es bleu
    Quand tu as peur, tu es vert
    Quand tu es malade, tu es jaune
    Quand tu mourras, tu seras gris

     

    Et après cela, tu as le toupet de m’appeler

    Homme de couleurs

     

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  • Éducation 

     

    École injuste

     

    De réformes en réformes, toutes promulguées, depuis 50 ans, dans le souci de « valoriser » les élèves et de lutter « contre l’échec scolaire », nous n’avons pas réussi à promouvoir les valeurs authentiques, à distinguer les méritants et à révéler les talents. Depuis des décennies, les « intellectuels de gauche » ont convaincu tout le monde qu’il fallait être gentil avec les défavorisés. Ils se sont persuadés qu’il fallait amener les enfants des pauvres au niveau du standard des riches. Et mimétiquement, ils ont élevé les enfants des classes populaires comme des petits bourgeois. Ils ont transposé le modèle bourgeois d’éducation, où la culture est une activité qui s’exerce comme une récréation, pour satisfaire une curiosité « naturelle », elle est un luxe intellectuel qui accompagne le confort matériel. Pour les gens aisés, l’école n’est finalement qu’un complément de la culture déjà présente à la maison. Au lieu d’imposer l’apprentissage des fondamentaux, les « nouveaux pédagogues » ont développé pour tous l’esprit critique, sur le modèle de la conversation de salon.

       Le résultat est évidemment calamiteux. Ils n’ont pas réussi à transformer les petits pauvres en petits bourgeois. Les enfants des classes moyennes et supérieures ont tiré leur épingle du jeu et les 10 à 15% d’enfants sans diplôme, sans qualification, sans avenir, se recrutent toujours dans « les quartiers ». On a donné à sucer aux nécessiteux la crème de la culture, mais on ne leur a pas fourni la nourriture substantielle qui leur aurait permis d’être vraiment à parité avec les gosses de riches.

       Est-ce un crime délibéré ? Peut-être. Il s’agit surtout de la déviance triste d’une idéologie égalitaire, rien d’autre qu’une idéologie. À partir d’une analyse superficielle, et pour se soulager la conscience, on a échafaudé des « solutions » sans consistance. Et tout cela a coûté très cher. Justification supplémentaire : puisqu’on y mettait beaucoup d’argent, on ne pouvait pas se tromper !

       Cela s’appelle du gâchis.

     

     

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  • Récit d’une Passion

     

     

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  • Shakespeare

    Mary Sydney Herbert

     

    Shakespeare autrice

     

    Il y a actuellement 27 prétendants au poste de Shakespeare. Le dernier en date était John Florio, découvert il y a cinq ans. Il ne manquait qu’une femme sur la liste pour qu’elle soit politiquement correcte. C’est chose faite. La 28ème prétendante est donc Mary Sidney*, comtesse de Pembroke (1561-1621), brillante lettrée, sœur du poète Philip Sidney. Elle était une femme d’influence. En comparaison, le pauvre William fait figure d’illettré !

       Incidemment, elle eut un fils du nom de William Herbert qui pourrait bien être le fameux W.H. des Sonnets. Pensez donc ! Ajouter un inceste à l’histoire sulfureuse du poète maudit... J’en suis tout émoustillé. Elle est aussi la mère de Philip Herbert, le frère de William, les deux ayant été les mécènes qui ont contribué à l’édition du Folio en 1623. C’était, autant dire, de l’autoédition.

     

    * d’après l’essai de la « chercheuse » américaine Robin P. William, Sweet Swan of Avon : Did a Woman Wrote Shakespeare ? 

       Le thème sera repris au théâtre en septembre, par Aurore Evain, sous le titre MARY SIDNEY, alias Shakespeare.

     

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  • L’homme-espèce 

     

    Combien d’origines ?

     

    La disparition d’Yves Coppens ravive la question des origines. La découverte de Lucy, en 1974, a été célébrée comme étant celle de notre ancêtre à tous. Mais depuis cinquante ans, il a été découvert en Afrique plusieurs autres hominidés qui peuvent prétendre au même titre « d’ancêtre commun » : au Tchad, en Afrique du nord, en Afrique du sud, peut-être en Afrique de l’ouest. Ce sont tous des ancêtres « compatibles » avec la lignée des Homos sapiens dont nous descendons tous.

       Plusieurs origines pour une seule espèce, cela fait désordre. Or, il est complètement prouvé, grâce à la phylogénétique que, des lointaines terres de l’outback australien jusqu’à Ushuaïa au bout de l’Amérique du sud, les humains sont bien tous « frères », ou « consanguins », ils sont tous unanimement humains.

       Cela remet-il en cause les recherches en paléontologie et nos connaissances de l’Homme ? Les premières « conclusions » étaient-elles trop idéales ? Une seule espèce, issue d’une seule souche, venant d’une terre unique, cela ressemble un peu trop au mythe d’Adam et Ève, et fait de l’Afrique l’Eden que nous avons perdu ! Cette proximité avec la source biblique a pu séduire les plus athées de tous les scientifiques, comme une « théorie de remplacement ». Réflexe mimétique, sans doute, mais c’était finalement une conjecture erronée.

       Voyons plus loin. Combien d’Adam et d’Ève a-t-on au compteur ? Peut-être la réalité est-elle encore plus belle que la légende et la science réunies ne nous laissent entrevoir. Si toutes ces souches différentes ont donné, chaque fois, un ancêtre reconnu, propre à notre espèce unique, c’est qu’il y avait comme une « prédestination » à cette émergence. J’ose à peine avancer cette hypothèse, car elle se rapproche de celle du dessein intelligent que les créationnistes ont récupéré au bénéfice de leur conservatisme stupide.

       J’aime à retrouver, dans ces dernières découvertes, quelque chose qui se rapproche de l’élan vital cher à Bergson, aussi bien que du phénomène humain comme l’a conçu Teilhard de Chardin. L’Homme, notre espèce, celle dont je suis issu, dont je fais partie, semblait ne pas pouvoir ne pas apparaître. Circonvolution pour dire qu’il y a comme un destin dans ce scénario. Entre le hasard et la nécessité, peut-être le hasard ne joue-t-il qu’un rôle minuscule... En quoi suis-je nécessaire ? Sûrement pas à la seule « survie de l’espèce ». Il y a autre chose.

       Allons encore plus loin (au point où nous en sommes). Si nous, humains en tant qu’espèce, ne pouvions pas ne pas apparaitre, peut-être ne devons-nous pas non plus disparaître. Hypothèse incertaine, que Teilhard rejette, l’Oméga n’est pas garanti. Car depuis qu’il s’est découvert libre, l’Homme est capable de tout, même de renier son « destin ». Les transhumanistes d’aujourd’hui travaillent à leur propre remplacement, donc à leur disparition. Lucy s’est envolée au ciel au milieu des diamants. Les derniers rejetons d’Homo sapiens creusent leur tombe et ne laisseront qu’un mausolée virtuel.

       Qu’en est-il de l’humanité aujourd’hui ? Elle ne se disperse plus, comme il y a  trois millions d’années, elle se concentre sur elle-même, elle se resserre, elle se pelotonne, il ne lui reste plus qu’à s’unir. Pour cela, je crois que le voyage va encore être long ! Et en même temps, j’ai l’impression, je me convaincs, que ce voyage ne peut pas se faire sans moi. Au diable mon hasard, je veux peser de toute ma nécessité.

     

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