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Par hillion le 4 Octobre 2024 à 10:22
Shakespeare
Utopie
King of Navarre. Let fame, that all hunt after in their lives,
Live registered upon our brazen tombs,
And then grace us in the disgrace of death,
When, spite of cormorant devouring time,
Th’ endeavour of this present breath may buy
That honour which shall bate his scythe’s keen edge
And make us heirs of all eternity.
Therefore, brave conquerors, ― for so you are
That war against your own affections
And the huge army of the world’s desires ―,
Our late edict shall strongly stand in force.
Navarre shall be the wonder of the world ;
Our court shall be a little academe,
Still and contemplative in living art.LE ROI. – Que la renommée, à laquelle chacun aspire toute sa vie,
Soit orgueilleusement gravée sur nos tombes,
Et qu’elle embellisse pour toujours la laideur de notre mort,
Quand, contre l’appétit de cormoran du Temps,
La force de notre souffle présent rachètera peut-être
Cet honneur capable d’émousser sa faux mordante
Et nous donnera l’éternité en héritage !
C’est pourquoi, vaillants conquérants ― comme assurément vous l’êtes,
En combattant vos passions
Et l’armée immense des désirs mondains ―,
Notre récent édit tiendra haut et fort.
La Navarre deviendra la merveille du monde ;
Notre cour doit être une petite académie,
Paisible et contemplative, en matière d’art de vivre.
Peines d’amour perdues, I, 1, 1-14.
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Par hillion le 3 Octobre 2024 à 10:38
Albert Camus
« Il n’y a pas de limites pour aimer et que m’importe de mal étreindre si je peux tout embrasser. »
L’envers et l’endroit
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Par hillion le 2 Octobre 2024 à 09:56
Violence et débilité
Ramzan Kadyrov faisant mumuse avec le cybertruck
d’Elon Musk. Quel est le plus sot, le plus ridicule des deux ?
La guerre est un jeu pour sales gosses, un jeu joué par des êtres abêtis, et qui tiennent très mal leur rôle. Leurs répliques, toujours les mêmes, sont récitées sur un ton méchant, toujours le même, pour se donner l’air… Comment imagineraient-ils y apporter une nuance ?
« Les êtres humains, comme les animaux, manifestent une courbe croissante d’agressivité jusqu’à la puberté, plus haute chez les mâles que chez les femelles. Cette courbe décroît avec l’âge », nous rassure Boris Cyrulnik (Quarante voleurs en carence affective). Qu’en est-il de Poutine, de Kim, de Khameiney ? La liste n’est pas close.
Leur immaturité fait froid dans le dos. Plus que de puérilité, on peut parler de régression barbare, d’une chute dans l’abîme noir des origines.
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Par hillion le 1 Octobre 2024 à 09:55
Politiquement imbécile
Le « déboulonnage » de Jean Rouch
Le changement de nom du
Centre culturel franco-nigérien
Au Niger, les autorités ont annoncé la création du Centre culturel nigérien Moustapha Alassane du nom d’un réalisateur nigérien décédé en 2015 à Ouagadougou. Depuis plus de 60 ans et jusqu’en juin dernier, le Centre culturel était franco-nigérien et baptisé Jean Rouch, réalisateur et ethnographe français.
Source Rfi
Faire disparaître le nom de Jean Rouch de la culture nigérienne est une trahison honteuse. Le réalisateur français aimait tellement l’Afrique qu’il y est mort le 18 février 2004, à Tahoua, au Niger justement. Il est enterré à Niamey. C’est à travers son œuvre que j’ai découvert — je ne suis pas le seul — le visage véridique de l’Afrique et c’est cette Afrique-là qu’il m’a fait aimer. Influencé par Marcel Mauss et Marcel Griaule, c’était un magnifique africaniste. J’ai adoré ses films : Moi un noir, La Chasse au lion à l’arc, Petit à petit, Cocorico Monsieur Poulet.
La junte qui dirige le pays depuis l’année dernière, influencée par les Russes en embuscade, n’a aucune culture, elle n’a aucune intelligence. Elle censure un authentique Africain, un Africain d’adoption, un Africain de cœur. Je me sens moi-même blessé. Mais en colère aussi, tant le motif de la décision nigérienne (« expliqué » par un pseudo-reste de colonialisme) est aberrant, il exprime un ressentiment qui n’a pas lieu d’être, il rabaisse cette terre africaine au lieu de l’honorer. C’est décourageant.
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Par hillion le 30 Septembre 2024 à 10:05
École
La proportion
Je me souviens parfaitement comment, à l’âge de 13 ans, j’ai découvert la proportion, ou plutôt les proportions. C’était en cours de math. Mon professeur s’appelait Monsieur Dupuis. Je l’admirais éperdument. Il me rendait intelligent et je le sentais à chaque cours !
Je me revois assis dans cette salle du bâtiment D du Lycée Corot, à Savigny, avec autour de moi, mes copains, ma classe, que j’adorais. Le cours devait se passer au printemps : je ressens encore la lumière légère qui entrait dans la classe. Les fractions sont devenues instantanément un jeu d’enfant. J’étais encore un enfant.
La découverte de la proportionnalité a été un émerveillement. Je comprenais brusquement le rapport entre les choses, entre les gens, les liens qui nous construisent, les relations qui nous font exister comme la Terre et la Lune tenues à distance par des forces complices. Je ne serais pas étonné d’avoir eu, ce jour-là, la révélation de ce qui est devenu, bien plus tard, ma théorie du lien, et surtout ma pédagogie du lien.
J’ignore ce que Monsieur Dupuis est devenu. Il fait partie de cette collection de « grands hommes » qui ont fait ce que je suis. Un inconnu parmi quelques noms célèbres, mais non le moindre.
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