• Politiquement imbécile 

    Le « déboulonnage » de Jean Rouch

     

     

    Le changement de nom du

     

    Centre culturel franco-nigérien 

     

    Au Niger, les autorités ont annoncé la création du Centre culturel nigérien Moustapha Alassane du nom d’un réalisateur nigérien décédé en 2015 à Ouagadougou. Depuis plus de 60 ans et jusqu’en juin dernier, le Centre culturel était franco-nigérien et baptisé Jean Rouch, réalisateur et ethnographe français.

     

    Source Rfi

     

    Faire disparaître le nom de Jean Rouch de la culture nigérienne est une trahison honteuse. Le réalisateur français aimait tellement l’Afrique qu’il y est mort le 18 février 2004, à Tahoua, au Niger justement. Il est enterré à Niamey. C’est à travers son œuvre que j’ai découvert — je ne suis pas le seul — le visage véridique de l’Afrique et c’est cette Afrique-là qu’il m’a fait aimer. Influencé par Marcel Mauss et Marcel Griaule, c’était un magnifique africaniste. J’ai adoré ses films : Moi un noir, La Chasse au lion à l’arc, Petit à petit, Cocorico Monsieur Poulet.

       La junte qui dirige le pays depuis l’année dernière, influencée par les Russes en embuscade, n’a aucune culture, elle n’a aucune intelligence. Elle censure un authentique Africain, un Africain d’adoption, un Africain de cœur. Je me sens moi-même blessé. Mais en colère aussi, tant le motif de la décision nigérienne (« expliqué » par un pseudo-reste de colonialisme) est aberrant, il exprime un ressentiment qui n’a pas lieu d’être, il rabaisse cette terre africaine au lieu de l’honorer. C’est décourageant.

     

     

     

     

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