• Les droits et leurs limites 

     

    Déclaration des Obligations de l’homme

     

    « Un droit n’est pas efficace par lui-même, mais seulement par l’obligation à laquelle il correspond ; l’accomplissement effectif d’un droit provient non pas de celui qui le possède, mais des autres hommes qui se reconnaissent obligés à quelque chose envers lui. L’obligation est efficace dès qu’elle est reconnue. […] Un droit qui n’est reconnu par personne n’est pas grand-chose. »

     

     

                     Simone Weil, L’enracinement (1943)

     

    Il est remarquable que Simone Weil parle d’obligation plutôt que de devoir. La nuance n’est pas anodine. En opposant droits et devoirs, comme on le fait le plus souvent, on en revient à une symétrie classique, un peu trop proche sans doute de la Loi du Talion. Le devoir est une contrainte extérieure, qui ne laisse aucun champ à la liberté de l’Autre. L’obligation est plutôt un sentiment personnel, intériorisé, celui de se sentir obligé. La reconnaissance est une dette, comme un échange donnant-donnant, tandis que l’obligation est une grâce, volontaire et gratuite.
       À l’heure où la revendication des droits est devenue de plus en plus violente, sait-on encore ce que c’est que d’être obligé ?

     

     

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  • 21 octobre 1984 

     

     

    Décès de François Truffaut

     

    Quarante ans après sa disparition, sa présence est tenace et je reviens à lui comme je retourne à mes poètes préférés, ou mes romanciers favoris, ou mes musiciens de cœur.

        Son intelligence sensible, autant que sa sensibilité intelligente, me servent de repères et m’inspirent. Me reviennent souvent en tête ses belles paroles, comme une devise : « …pouvoir vivre normalement, c’est-à-dire aimer sans méfiance. »

     

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  • État de la personne 

     

     

         « L’ambition est une inquiétude. La vocation est une attente. » 

                                 Jean Guitton

     

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  • Shakespeare

     

    Grand seigneur

     

    Thésée, le duc d’Athènes, accepte de recevoir une troupe d’artisans amateurs venus lui offrir un modeste divertissement.

     

    Theseus.              I will hear that play ;

    For never anything can be amiss,

    When simpleness and duty tender it.

    Go, bring them in ; and take your places, ladies.

    […]

    The kinder we, to give them thanks for nothing.

    Our sport shall be to take what they mistake :

    And what poor duty cannot do, noble respect,

    Takes it in might, not merit.

    Where I have come, great clerks have purposèd

    To greet me with premeditated welcomes ;

    Where I have seen them shiver and look pale,

    Make periods in the midst of sentences,

    Throttle their practised accent in their fears,

    And in conclusion, dumbly have broke off,

    Not paying me a welcome. Trust me, sweet,

    Out of this silence yet I pick’d a welcome ;

    And in the modesty of fearful duty

    I read as much as from the rattling tongue

    Of saucy and audacious eloquence.

    Love, therefore, and tongue-tied simplicity

    In least speak most, to my capacity.

     

    THÉSÉE.             Je veux bien entendre cette pièce ;

    Car rien n’est vraiment faux

    Quand la simplicité et la générosité se donnent en spectacle.

    Allons, faites-les entrer. Et Mesdames, prenez place.

    [...]

    Nous n’en aurons que meilleure grâce à les remercier pour rien.

    Notre distraction sera de prendre bien ce qu’ils exécutent mal.

    Ce qu’un zèle maladroit ne peut comprendre, un noble respect

    Sait reconnaître l’effort plutôt que le mérite.

    Où que j’aille, de grands clercs se précipitent

    Pour me saluer avec des compliments prémédités ;

    J’en ai suffisamment vu trembler et pâlir,

    S’interrompre au milieu de leur phrase,

    S’étrangler d’effroi malgré leur éloquence apprise,

    Pour finalement se taire, confus,

    Sans m’avoir seulement salué. Croyez-moi, ma chère,

    Même à travers leur silence, j’ai su reconnaître le compliment.

    Et dans la modestie de l’application inquiète,

    J’en ai lu autant que dans la langue qui bafouille

    Une éloquence impertinente et arrogante.

    L’affection et la muette simplicité

    Sont donc capables, à moindre mot, de me toucher. 

     

                                              Le Songe d’une nuit d’été, V, 1, 81-105.

     

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  • Portfolio

    Images

     

    J’ai toujours eu besoin d’être entouré d’images.

    Dans ma classe, les murs étaient couverts de photographies, de dessins.

    Dans ma chambre d’adolescent, il y avait des affiches partout, même au plafond.

    Elles représentent ma mémoire, en vrac.

     

     

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