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Par hillion le 31 Août 2024 à 10:03
Shakespeare
Lady Macbeth, avant le meurtre de Duncan
Lady Macbeth. The raven himself is hoarse
That croaks the fatal entrance of Duncan
Under my battlements. Come, you spirits
That tend on mortal thoughts, unsex me here,
And fill me from the crown to the toe top-full
Of direst cruelty! Make thick my blood;
Stop up th’ access and passage to remorse,
That no compunctious visitings of nature
Shake my fell purpose, nor keep peace between
Th’ effect and it ! Come to my woman’s breasts,
And take my milk for gall, you murdering ministers,
Wherever in your sightless substances
You wait on nature’s mischief ! Come, thick night,
And pall thee in the dunnest smoke of hell,
That my keen knife see not the wound it makes,
Nor heaven peep through the blanket of the dark,
To cry ‘Hold, hold!’LADY MACBETH. – Le corbeau lui-même s’enroue
À annoncer, en croassant, l’entrée fatale de Duncan
Sous mes remparts. Venez à moi, vous les esprits
Au service des pensées mortelles, délivrez-moi de mon sexe,
Et du sommet de ma tête aux orteils, emplissez-moi
De la cruauté la plus noire. Épaississez mon sang,
Rendez-moi complètement étanche au remords,
Qu’aucun scrupule naturel ne vienne
Ébranler ma détermination farouche, ni prêcher la paix entre
Elle et son exécution ! De ma poitrine de femme,
Changez le lait en fiel, vous les serviteurs meurtriers
Et aveugles
Qui présidez à tous les maux de la nature ! Viens, nuit épaisse,
Et sous le manteau de fumée le plus obscur de l’enfer,
Fais que mon poignard tranchant ignore la blessure qu’il porte,
Et que le ciel ne perce pas la couverture des ténèbres
Pour venir me crier : « Arrête ! Arrête ! »
Macbeth, I, 5, 38-54.
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Par hillion le 29 Août 2024 à 09:54
Fin du sacré
...et montée de l’incrédulité
« La Foi dans le vrai Dieu est inséparable d’une montée de l’incrédulité, [...], ces autres éléments [qui] font partie d’un ordre sacré désormais révolu. »
James Alison, La foi au-delà du ressentiment.
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Par hillion le 28 Août 2024 à 10:42
Charlie Chaplin
L'amour est suffisant
« Le pouvoir ne sert que si vous voulez faire quelque chose de négatif. Sinon, l’amour est suffisant pour faire tout le reste. »
Charlie Chaplin
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Par hillion le 27 Août 2024 à 09:56
Genré.e
La pensée est-elle « genrée » ?
La question est stupide, mais beaucoup de féministes, de wokistes, de penseurs politiquement corrects se la posent quand même.
Quand je lis Blaise Pascal ou Simone Weil, est-ce que je m’interroge sur leur sexe ? Est-ce que leur genre a déterminé leur réflexion ? Est-ce que je tiens compte de leur masculinité ou de leur féminité (relatives) pour juger de ce qu’ils m’apprennent ? Si je me pose la question, je suis sur la voie de l’égarement.
Traditionnellement, on disait que les hommes étaient surtout rationnels et les femmes plutôt sensibles. L’a priori a fait long feu ; alors on a tenté de dépasser cette distinction binaire. Tous les cerveaux se ressemblent, a-t-on commencé à reconnaître. Mais voilà que quelques radicaux (quelques radicales), né.e.s de la dernière pluie, veulent nous convaincre que la production intellectuelle féminine est quand même différente de la production intellectuelle masculine*. On se raccroche toujours à « sa » différence.
Là où le problème s’aggrave, c’est que la production artistique des femmes d’aujourd’hui (littérature, théâtre, cinéma, arts visuels) paraît exclusivement centrée sur le thème de la « condition de la femme ». Est-ce que leurs prédécesseurs, c’est-à-dire les artistes hommes d’antan écrivaient d’abord sur leur condition masculine ? Je n’en vois aucune trace dans le théâtre de Shakespeare, par exemple, et je le connais bien. Les autrices à venir auront vraiment gagné leur indépendance quand elles parleront enfin d’autre chose que d’elles-mêmes.
Les auteurs et les autrices sont tous des auteurs. La seule différence qui compte est de savoir s’ils sont bons ou non.
* Voir le dernier ouvrage de Carol Gilligan, Une voix humaine, chez Flammarion.
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Par hillion le 26 Août 2024 à 11:14
Poésie
Baudelaire Le voyage (extraits)
Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l’ancre !
Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons !
Si le ciel et la mer sont noirs comme de l’encre,
Nos cœurs que tu connais sont remplis de rayons !
Verse-nous ton poison pour qu’il nous réconforte !
Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau,
Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu’importe ?
Au fond de l’Inconnu pour trouver du nouveau !
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