• James Joyce

     

     

    I will Yes

     

    Le monologue de Molly Bloom

    Dernier chapitre d’Ulysse

     

    I put the rose in my hair like the Andalusian girls used or shall I wear a red yes and how he kissed me under the Moorish wall and I thought well as well him as another and then I asked him with my eyes to ask again yes and then he asked me would I yes to say yes my mountain flower and first I put my arms around him yes and drew him down to me so he could feel my breasts all perfume yes and his heart was going like mad and yes I said yes I will Yes. 

     

    j’ai mis la rose dans mes cheveux comme le faisaient les Andalouses ou devrais-je en mettre une rouge oui et comment il m’a embrassée sous le mur des Maures et j’ai pensé bon autant lui qu’un autre et puis j’ai demandé avec mes yeux qu’il me demande encore oui et puis il m’a demandé si je voulais oui de dire oui ma fleur de la montagne et d’abord je l’ai entouré de mes bras oui et je l’ai attiré tout contre moi comme ça il pouvait sentir tout mes seins mon odeur oui et son cœur battait comme un fou et oui j’ai dit oui je veux Oui. 

    * 

    Extraordinaire description du désir fou. Il me rappelle la fin de l’Apocalypse de Jean, justement le dernier chapitre (22, 20-21).

     

       Le garant de ces révélations l’affirme : « Oui, mon retour est proche ! » Oh oui, viens,

    Seigneur Jésus ! 

       Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec tous ! Amen.

     

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  • Par tradition 

     

    La sagesse

     

    « Au premier chapitre de la Baghavad Gîtâ, [...] il nous est confirmé que la non-violence est fondée sur le respect de l’ordre des castes et des familles, ordre sans lequel périssent les ancêtres eux-mêmes, privés de nos libations. [...] La non-violence s’y épanouit dans un non-agir qui est la désertion de l’histoire. »

     

    Pierre Gardeil, Quinze regards sur le corps livré, AD SOLEM, 1997.

     

       Il y a loin de la sagesse traditionnelle à l’amour du prochain.

     

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  • La théorie mimétique

     

     

    La clé 

     

    L’hypothèse girardienne est tellement vaste et féconde qu’elle connaît des prolongements en anthropologie, en religion, en philosophie, en psychologie, en sociologie, en éducation, etc. Comme si Girard était une clé qui ouvrait toutes les serrures. Et de fait, elle en ouvre beaucoup. Encore faut-il trouver d’abord la bonne serrure à ouvrir. Elle n’est pas sociologique, psychologique, philosophique, politique, religieuse, ni quoi que ce soit d’autre, elle est celle de la responsabilité de l’homme dans la perpétuation du mal (on l’appelle aussi le péché) : pourquoi aime-t-il à ce point la violence ? Girard a trouvé dans le message chrétien une réponse à cette question centrale : le mimétisme spontané, le désir forcené de rétribution, la rivalité banale comme le mal, ont été révélés il y a 2 000 ans.

       Pourtant, il n’y a pas « d’éthique chrétienne » qu’on pourrait comparer à l’éthique marxiste, ou l’éthique kantienne... L’amour du prochain n’est pas une morale (comme on m’a appris quand j’étais petit : « il faut être gentil avec tes copains »). Aimer son ennemi est un commandement qui n’a pas d’équivalent, puisqu’il exclut toute symétrie, toute compensation, contre-don et autre « rachat ». « Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous-mêmes, faites-le pour eux » (Matthieu 7, 12 et Luc 6, 31). C’est tout le contraire de l’interdit : ne faites pas à autrui ce que vous ne voudriez pas qu’il vous fasse. D’ailleurs, on ne trouve pas, dans les paroles de Jésus, le moindre « interdit ».

       Cette unité parfaite, univoque et d’une profonde cohérence, du discours chrétien est la clé que personne ne veut voir. Tout simplement parce que la serrure qu’elle ouvre, c’est nous-mêmes !

     

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  • Shakespeare

     

     

     

    La fête

     

    Frame your mind to mirth and merriment,

    Which bars a thousand harms and lengthens life.

     

    Disposez votre esprit à la gaieté et à la fête :

    Elles effacent bien des soucis et elles prolongent la vie.

     

                                 The Taming of the Shrew, Induction, 135-136.

     

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  • Indifférenciation

     

     

    Les Perses d'Eschyle, par Jean Prat, 1961.

     

    Le grand bêtisier

     

    L’abrutissement général n’est pas un phénomène aléatoire, il a été comme planifié par la machine marchande. C’est ainsi que la consommation accrue de biens matériels s’est accompagnée de la consommation accélérée de loisirs. Le ventre n’a pas été oublié (gras, sucré, salé), ni le goût de la puissance (avec les automobiles), ni l’envie et la jalousie (avec la mode). Les loisirs, au lieu de s’adresser à la tête pensante, à la réflexion, à l’intelligence tout simplement, ont visé la facilité et satisfait notre goût du divertissement, de la distraction, de l’amusement, voire de l’étourderie. Les programmes de « variétés » sont ceux qui sont le plus infestés de pubs. Et le marché du divertissement se surpasse en clinquant, en paillettes, en rires et en sottises. Les « bêtisiers », si prisés par les chaînes commerciales, en sont l’emblème. Ils sont affligeants. Je ne peux pas les regarder sans dégoût.

       Il fut un temps je commence à devenir très vieux où la télévision, sans publicité, offrait des programmes culturels raffinés, à l’heure de grande écoute. Adolescent, j’ai ainsi découvert Molière, Eschyle, Alfred de Musset, Shakespeare, Racine, Marivaux et les adaptations de romans de Tourgueniev, Balzac, Maupassant, et j’en passe. J’étais fasciné et je me souviens de ces programmes comme si c’était hier... Je dois une partie de ma culture générale... à la télévision. Oui, décidément, je suis très vieux !

     

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