• Shakespeare

     

     

     

     

       Having nothing, nothing can he lose. 

     

       Comme il n’a rien, il n’a rien à perdre.  

     

                            King Henry the Sixth, Part III, Act III, scene 3.  

      

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  • Charles Trenet 

     

     

     

    Longtemps, longtemps, longtemps après que les poètes ont disparu,

    Leurs chansons courent encore dans les rues.

    La foule les chante un peu distraite en  ignorant le nom d’ l’auteur,

    Sans savoir pour qui battait leur cœur. 

     

    Parfois on change un mot une phrase,

    Et quand on est à court d’idées,

    On fait : la la la la la la

    La la la la la la

     

    Longtemps, longtemps, longtemps après que les poètes ont disparu,

    Leurs chansons courent encore dans les rues…

     

    Un jour peut-être, bien après moi,

    Un jour on chantera    

    Cet air pour bercer un chagrin,

    Ou quelqu’heureux destin.

    Fera-t-il vivre un vieux mendiant

    Ou dormir un enfant ?

    Tournera-t-il au bord de l’eau

    Au printemps, sur un phono ?

     

    Longtemps, longtemps, longtemps après que les poètes ont disparu

    Leurs chansons courent encore dans les rues…

     

    Leur âme légère et leurs chansons

    Qui rendent gais, qui rendent tristes,

    Filles et garçons... 

    Bourgeois, artistes

    Ou vagabonds...

     

     

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  • Universel 

     

    Un chaos de nations

     

    « Comment donner le beau nom d’humanité à ce chaos de nations hostiles et blessées, à cet amas de lambeaux sanglants ? »

     

    Jean Jaurès, éditorial du premier numéro de L’Humanité, lundi 18 avril 1904.

     

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  • Un monde binaire et violent 

     

     

    Le progrès, une idée obsolète

     

    Dans un article récent du Blog Émissaire*, Hervé van Baren, postule que le mythe du progrès n’est que le dernier avatar de la pensée binaire : après la pluie vient le beau temps, face au mensonge la vérité triomphera, quand nous serons venus à bout du mal le bien régnera. Rien n’est moins prévisible. « Le postulat qui soutient l’idée de progrès, dit-il, […] c’est que le combat contre toutes les sources d’injustice et de violence finira par faire advenir un monde pacifique et équitable. Cette idée, même contrecarrée par les forces réactionnaires, est absolument hégémonique dans le monde occidental, même si elle prend des formes variées. » Encore un effort camarade, un dernier sacrifice et on y est, c’est la lutte finale, etc.

       La théorie mimétique nous a appris que la violence, par définition, est toujours binaire, et si nous ne sortons pas de ce pile-ou-face tragique et absurde, nous ne sortirons jamais de la violence. La violence se retourne toujours contre elle-même. « Fools on both sides », soupirait Shakespeare**. La pensée binaire n’est pas une pensée, c’est une mécanique : tu cognes, je cogne ! C’est une pensée sans esprit.

       La solution d’un problème ne se trouve jamais dans le problème lui-même, mais en dehors du problème. Si nous ne regardons pas ailleurs, si nous n’écoutons que nous-mêmes, si nous croyons qu’à une violence doit correspondre une violence en représailles, si à la haine nous n’opposons qu’une contre-haine, comme dans l’hémicycle fermé de nos débats, si la politique est toujours conçue « bloc contre bloc », si nous n’acceptons aucun médiateur, nous n’irons nulle part.

       Saint Thomas d’Aquin disait : « Je ne cherche pas à convaincre mon adversaire, mais à m’unir avec lui dans une vérité plus haute. » Il nous faut donc absolument sortir*** de notre monde d’égos égaux, non pas pour affirmer nos différences « sacrées » mais pour mettre au jour nos singularités, nos personnes uniques, nos génies et la richesse de nos ressemblances ! Nous devons croire en notre transcendance. Cherchons plus grand que nous, peut-être tout près de nous, peut-être parmi les plus petits… ou bien à l’autre bout du monde, puisque le monde est si petit ! 

     

    * https://emissaire.blog/  22 octobre 2024.

    ** par la bouche de Troïlus dans Troïlus et Cressida.

    *** Énigme des neuf points. Comment couvrir les neuf points du carré en quatre traits seulement et sans soulever le crayon ? — Il suffit de « sortir du carré », c’est aussi simple que cela.

     

     

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  • 5 novembre 2024

     

    Le déclin de l’empire américain

     

    La victoire du ticket Donald Trump – Elon Musk signe le début de la fin de la plus grande démocratie encore existante de notre histoire récente. Cette victoire est aussi une menace pour toutes les démocraties libérales qui lui ressemblent. Le triomphe du mensonge, de la démagogie la plus basse, de l’affairisme, du complotisme, de l’idéologie de la peur, de l’imposture, du mépris des pauvres, la perte de la confiance dans les élites, la gangrène du soupçon (qui se prend pour l’esprit critique), l’ignorance des normes morales qui avaient dominé depuis deux siècles en Occident, le déferlement de la vulgarité, la soumission « volontaire » des masses aux nouveaux maîtres-tricheurs du monde, l’envahissement comme du lierre de la bêtise, tous ces phénomènes sont la résultante de l’effondrement des valeurs qui avaient tenu bon jusqu’aux années 1980. Avec la montée progressive des libertariens, amorcée par Ronald Reagan et Margaret Thatcher, avec la perte de confiance en lui-même de l’Occident (il n’a pas su gérer son passé colonial et esclavagiste, tout en ayant représenté le plus incroyable progrès matériel et la prospérité la plus flamboyante de toute l’Histoire), avec le ressentiment extérieur que la richesse de l’Ouest a pu susciter dans ce qu’on a longtemps appelé le Tiers-monde, avec la désacralisation des principes, aggravée par la fausse justice rétributive des wokistes, avec la perte dramatique des repères traditionnels, compensée par la seule perspective de s’enrichir (ce qui n’est plus possible), avec la crainte puérile et à courte vue des suprémacistes blancs que les nouvelles couleurs du monde terrifient, avec la déconstruction des idéologies (même les plus stupides), les citoyens ont pris peur et se jettent dans les bras des mafieux qui, eux, ont l’air organisé. L’ordre, n’importe lequel, plutôt que la responsabilité et la liberté. La violence du leader attire comme le péché. Les nouveaux puritains ressemblent à ceux de La Lettre écarlate, des arbitres aveuglés par leur goût de punir. Derrière Trump, sont à l’affût des hordes de petits tyrans avides (Poutine, Xi, Modi, Erdogan, et quelques autres) dont la seule ambition est de remplacer ceux qu’ils détestent. Pauvres citoyens abandonnés sur notre planète à la dérive. Ce monde « multipolaire » et « pluriculturel » leur fait peur. Ils parlent des « différences » mais n’en acceptent aucune. Ils voient le monde se fissurer sous leurs yeux et ils mettent des rustines là où les fuites sont les plus criantes. Tout cela est bien sûr dérisoire, mais la dérision est leur nouvelle religion.

     

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