• Ce monde est fou 

     

    S’il y avait encore une espèce de logique !

     

    « Mon » Afrique, que j’aime avec passion, et qui me le rend bien, me donne parfois des sueurs froides. Certains « régimes » africains, revendiquant toujours plus d’indépendance, notamment vis-à-vis de la France, se jettent dans les bras d’un russe* qui ne respecte même pas l’indépendance de son voisin, l’Ukraine.

     

    * Voir page 38, TRÈS politiquement Incorrect.

     

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  • La Règle d’or 

     

     

    Comme toi-même

     

    L’unique commandement laissé par Jésus est « Aime ton prochain comme toi-même. » Comment comprendre « comme » ? Signifie-t-il « autant » (like en anglais) ou « en tant que » (as) ? Je penche pour « en tant que ». Jésus bouleverse la célèbre sentence de Socrate et déclare : « Reconnais-toi toi-même dans l’Autre. » L’Autre est plus que mon image, il est ma représentation, mon « presque moi-même ». Et si je ne me reconnais pas en lui, par exemple parce que c’est un méchant, raison de plus pour chercher la ressemblance. Françoise Dolto, avec ses mots de psychanalyste (L’Évangile au risque de la psychanalyse, II), disait : « Aimer son ennemi, c’est aimer celui qui est support de ce que je refoule le plus en moi et que je ne veux pas reconnaître en moi. » En somme, aimer son ennemi est la plus belle façon d’aimer son prochain comme soi-même. L’amour de l’ennemi est ce moment où Je rencontre l’Autre que Je ne veut pas être. C’est une vérité proprement insupportable.

       Dit autrement : « Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous-mêmes, faites-le pour eux » (Matthieu 7, 12 et Luc 6, 31). Faites-vous du bien en faisant du bien à l’Autre.

       Ou encore, comme le dit Paul Ricœur (Soi-même comme un autre) : « L’autre (le prochain) est celui à qui je demande ‘‘Aime-moi’’. »

     

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  • Shakespeare 

     

     

    De l’origine de la culpabilité

     

    Est-ce le fait du hasard, ou bien une extraordinaire intuition de la part de Shakespeare, on ne trouve pas trace de la culpabilité (du sens de la culpabilité) dans les pièces qui se passent avant Jésus-Christ. Qu’il s’agisse de Troïlus et Cressida (qui se situe pendant la guerre de Troie), de Coriolan (Ve siècle avant J.-C.), de Jules César, Antoine et Cléopâtre (Ier siècle avant notre ère), et évidemment de Titus Andronicus , d’après Sénèque (- 4 / + 65), le personnage de Titus étant de toute façon imaginaire. Quant au Songe d’une nuit d’été, il se passe dans une Grèce mythologique hors temps. La notion de péché ne semble effleurer personne. Le « sens de la faute » est un fait chrétien. Shakespeare en a-t-il tenu compte ?

       Dans Jules César, le sacrifice de César est conforme à un sacrifice archaïque et tous les conjurés mettent leur main dans la plaie de l’empereur déchu ! Le « mécanisme victimaire » fonctionne mal, mais il est bien revendiqué comme un sacrifice.

       Dans les grands drames violents écrits au début des années 1600, Shakespeare interroge le sacrifice. Macbeth découvre l’absurdité de la violence (signifying nothing) à ses dépens. Othello passe à deux doigts de comprendre (Oh, femme parjure !  / Tu me fais appeler / Un meurtre ce que je croyais être un sacrifice), mais Othello n’est pas chrétien.

       Même les pires « rois chrétiens », avec en tête Richard III, sont dévorés par la culpabilité. Ainsi Richard III face à sa conscience : Tous mes péchés accumulés, chacun à son niveau, se pressent à la barre et crient : coupable ! coupable !

       Il faut attendre la fin de la carrière de Shakespeare, et ses dernières pièces, Cymbeline, Un conte d’hiver et La Tempête, pour que la faute soit sublimée et le pardon accordé à tous : Oh, merveille ! / Combien de bonnes créatures sont rassemblées ici ! / Que l’humanité est belle !

     

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  • Montaigne et le mimétisme 

     

     

    « Or j’ai une condition singeresse et imitatrice : quand je me mêlais de faire des vers (et n’en fis jamais que des latins), ils accusaient évidemment le poète que je venais dernièrement de lire ; et, de mes premiers essais, aucuns puent un peu à l’étranger. À Paris, je parle un langage aucunement autre qu’à Montaigne. Qui que je regarde avec attention m’imprime facilement quelque chose du sien. Ce que je considère, je l’usurpe : une sotte contenance, une déplaisante grimace, une forme de parler ridicule. Les vices, plus ; d’autant qu’ils me poignent, ils s’accrochent à moi et ne s’en vont pas sans secouer. On m’a vu plus souvent jurer par similitude que par complexion. » 

    Essais, III,5.

     

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  • Poésie 

     

     

          Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
         Que serais-je sans toi qu'un cœur au bois dormant
         Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
         Que serais-je sans toi que ce balbutiement

     

                                                                Louis Aragon

     

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