• I.A.

     

    Exclus par la machine

    L’I.A. se prétend inclusif, adapté à tous nos besoins ou nos désirs. En réalité, dès que nous ne « répondons » pas correctement (c’est-à-dire dans le format) aux critères définis par l’algorithme, nous sommes proprement exclus : je ne comprends pas votre question, « dit » la machine et elle ne va faire aucun « effort » pour comprendre. N’espérez pas d’elle une forme d’empathie.

       Ainsi la technologie qui devrait relier tout le monde, « faire du lien » à grande échelle, casse ce lien à la moindre occasion, et nous expulse. D’où le sentiment d’horrible frustration que cela produit. Frustration qui peut être aussitôt récupérée par la machine qui nous « propose » un autre algorithme. Nous sommes dès lors soumis à ses « solutions ». Il n’y a rien de plus aliénant.

       Le comble du drame, ce n’est pas que la machine nous rejette, mais au contraire qu’elle ne nous lâche pas ! Elle ne s’avouera jamais vaincue. Elle ne « sait » même pas ce que c’est que de gagner ou de perdre.

     

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  • Shakespeare 

     

     

    La mesure de mon innocence

     

    Lysander.  O, take the sense, sweet, of my innocence !

    Love takes the meaning in love’s conference.

    I mean, that my heart unto yours is knit

    So that but one heart we can make of it.

    Two bosoms interchainèd with an oath—

    So then, two bosoms, and a single troth.

    Then, by your side no bed-room me deny,

    For, lying so, Hermia, I do not lie.

     

    LYSANDRE. – Ah, ma douce, prenez donc la mesure de mon innocence !

    L’amour ne prend de sens que dans la rencontre.

    Je veux dire que mon cœur au vôtre est noué

    Si serré que nous pouvons de nos deux cœurs ne faire qu’un.

    Quand deux souffles sont liés par une telle loyauté

    De deux souffles, ils se changent en une unique promesse.

    Aussi, ne me refusez pas votre chambre,

    Car près de vous, chère Hermia, je veux m’allonger sans tricher.

     

                                     A Midsummer Night's Dream, II, 3, 44-51.

     

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  • Poésie 

        

    Si le monde est ce qu’il est,

    Sans après, sans avant, ni autour ;

    Si le monde est ce qu’il est,

    Livré aux méchants sans recours ;

    Si le temps ne peut pas s’arrêter

    Pour faire place à quelques secours,

    À la miséricorde, à la bonté ;

    Pourquoi s’obstiner ?

    Y a-t-il plus de noblesse à supporter

    Les coups et les flèches outrageantes de la fortune,

    Qu’à s’armer contre un océan d’adversité

    Et en s’y opposant y mettre fin ?

    Mourir... Dormir...

    À moins que

    Le fracas et la cruauté du monde

    Ne dissimulent quelque fleur d’amour vrai

    comme un puits au milieu du désert.

    Un don sans attente de contre-don.

    Une caresse furtive.

    Un enfant à cajoler.

    Un air de flûte.

    Le croquant d’une cerise.

    Un sourire contre rien.

    Une marque, toute petite, de gratitude.

    Toi en qui je me reconnais.

    Tout n’est peut-être pas perdu.  

     

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  • Concurrence déloyale

     

    Le bonheur

     

    « Suis-je heureux ou malheureux ? La question a peu d’importance.

    Je vis avec un tel emportement. » Albert Camus, Carnets, 1937.

     

    La question du bonheur est probablement la plus sotte qu’on puisse (se) poser. Le bonheur est l’objet de tant de marchandages. Il est aussi un objet à vendre, en promotion dans toutes les publicités. Le bonheur n’est pas quelque chose qu’on peut acquérir, c’est seulement un état dont on peut être gratifié. Par définition, le bonheur ne s’achète pas, c’est un cadeau. Encore faut-il savoir le recevoir. Le plus sûr moyen de ne jamais atteindre à cet état de grâce, c’est de courir après. Je plains mes malheureux contemporains qui ont fait de la « poursuite du bonheur » leur étendard. Dans leur univers sans au-delà, ni même  horizon, leur quête est celle d’un malheur toujours recommencé.

     

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  • Ce monde est fou 

     

    S’il y avait encore une espèce de logique !

     

    « Mon » Afrique, que j’aime avec passion, et qui me le rend bien, me donne parfois des sueurs froides. Certains « régimes » africains, revendiquant toujours plus d’indépendance, notamment vis-à-vis de la France, se jettent dans les bras d’un russe* qui ne respecte même pas l’indépendance de son voisin, l’Ukraine.

     

    * Voir page 38, TRÈS politiquement Incorrect.

     

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