• Théorie mimétique 

     

     

    Connaissez-vous l’ARM ?

     

    L’association Recherches Mimétiques a été créée en décembre 2005 par René Girard et Benoît Chantre, à l'Académie française.René Girard en a été le Président d’honneur jusqu'à sa mort.  

       L’ARM est partenaire depuis 2008 de la Fondation Imitatio qui est dédiée à la recherche internationale sur la théorie mimétique.  

       L’association Recherches Mimétiques a pour but de structurer la recherche et la diffusion de la théorie mimétique en langue française. Son action recouvre, notamment, les domaines suivants : l’anthropologie, l’anthropologie religieuse, l’économie, l’éducation, la philosophie morale et politique, la psychologie et la psychiatrie, l'économie. 

       Vous trouverez sur son site  

    https://www.rene-girard.fr/57_p_56427/champs-mimetiques.html 

       une foule d’informations et des conférences enregistrées sur la recherche la plus récente de l’œuvre de René Girard.

     

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  • Shakespeare 

     

    Un homme sans visage ?

     

    En même temps qu’il paraît en contradiction flagrante avec son époque, comme en porte-à-faux, William Shakespeare demeure un homme qui se confond sans difficulté avec ses semblables, un citoyen de son temps, attaché à sa culture, à ses racines, en rivalité incessante avec ses pairs, dans le monde hyperconcurrentiel que pouvait être celui de la création artistique du Londres de la fin du XVIe siècle ! Sa différence et surtout sa supériorité par rapport à tous ses rivaux reposent sur le fait qu’il a compris mieux que personne la frénésie mimétique dans laquelle il vivait, il l’a analysée, il l’a maîtrisée, il a su l’exprimer, et finalement il nous a transmis la compréhension qu’il en avait. Pour ce faire, il a fallu que son « implication », son engagement, l’investissement de toute sa personne fussent entiers, sans retenue. Dans Les Feux de l’envie, René Girard l’explique en ces termes : « La grandeur d’un écrivain en tant que révélateur mimétique implique inévitablement qu’à un moment de sa carrière il compose avec la vérité des doubles, et cette expérience ne peut se faire qu’à ses dépens et à ceux, très coûteux, de son ego mimétique. »

       Voilà très exactement de quoi les Sonnets sont faits. Ils valent mieux qu’une chronique biographique, ils sont plus forts et plus profonds que des annales ou un journal intime ─ auquel Shakespeare renonce explicitement au sonnet 122, comme s’il était découragé par son projet d’écriture :   

    That poor retention could not so much hold.

    Des Mémoires seraient sans doute insuffisants.

       Derrière le « locuteur », il faut chercher et tenter d’approcher l’homme, la personne qui se cache sous cette signature. Nous devons nous persuader que Shakespeare n’est pas un homme invisible ─ ce qu’il est pourtant pour nombre de ses lecteurs. René Girard revient sur cette « théorie » dans Les Feux de l’envie. On a souvent, dit-il, « présenté l’auteur [Shakespeare] lui-même comme un homme sans visage […]. C’est ce qu’a fait Jorge Luis Borges dans son interprétation mi-fantasque, mi-sérieuse d’El Hacedor. […] Derrière la thèse de Borges, je découvre une variante subtile de la terreur occidentale et moderne par excellence, celle d’être piégé par la représentation, d’être la dupe des apparences. Le Shakespeare sans visage n’est qu’un ultime mythe mimétique inventé par un très grand écrivain ».

     

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  • Inclusif 

     

     

    Toute une chacune

     

    Prétendre que dans « tous » il n’y a pas « toutes », c’est faire du pronom indéfini un séparateur, alors qu’il est un rassembleur. C’est aussi stupide que pervers. Tous les humains et toutes les humaines peuvent comprendre ça !

     

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  • Anti-sacrificiel 

     

     

    Le jugement de Salomon

     

    Un jour, deux prostituées viennent se présenter devant le roi Salomon. La première dit : « Mon roi, écoute-moi, je t’en prie. Moi et cette femme, nous habitons la même maison. J’ai eu un enfant à un moment où elle était là. Trois jours après, elle aussi a eu un enfant. Nous vivons seules dans la maison : il n’y a personne d’autre que nous deux. Cette nuit, le fils de cette femme est mort, parce qu’elle s’est couchée sur lui. Alors elle s’est levée au milieu de la nuit. Pendant que je dormais, elle a pris mon fils, qui était à côté de moi, et elle l’a couché dans son lit. Puis elle a mis son fils mort à côté de moi. Ce matin, je me suis levée pour allaiter mon enfant, et je l’ai trouvé mort. Quand il a fait jour, je l’ai bien regardé, mais ce n’était pas mon fils, celui que j’ai mis au monde. » À ce moment-là, l’autre femme se met à crier : « Ce n’est pas vrai ! Mon fils, c’est celui qui est vivant ! Ton fils, c’est celui qui est mort ! » Mais la première femme répond : « Non ! Ton fils, c’est celui qui est mort ! Mon fils, c’est celui qui est vivant ! » C’est ainsi que les deux femmes se disputent devant le roi. Le roi Salomon dit alors : « L’une de vous affirme : “Mon fils, c’est celui qui est vivant. Ton fils, c’est celui qui est mort !” Et l’autre affirme : “Ton fils, c’est celui qui est mort. Mon fils, c’est celui qui est vivant !” » Puis le roi ajoute : « Apportez-moi une épée ! » On apporte l’épée. Le roi donne cet ordre : « Coupez l’enfant en deux et donnez-en la moitié à chaque femme. » La mère de l’enfant vivant est bouleversée, parce qu’elle aime beaucoup son fils. Elle dit : « Mon roi, pardon ! Donne plutôt l’enfant vivant à cette femme. Ne le tue pas ! » Mais l’autre femme dit : « Oui, coupez l’enfant en deux ! Ainsi il ne sera ni à toi ni à moi ! » Alors le roi prend la parole et dit : « Donnez l’enfant à la première des deux femmes. Oui, c’est elle qui est la mère de l’enfant vivant. » 

    Premier livre des Rois  3, 16-28.

     

    Le jugement de Salomon, écrit vers le VIe siècle avant notre ère, est légitimement célèbre. Il « annonce », sans se tromper, le message anti-sacrificiel de Jésus. La rivalité mimétique des deux femmes est exemplaire. La résolution du conflit s’annonce violente. Or, l’enfant n’est pas sacrifié (première résolution sacrificielle ― archaïque ― écartée), mais sa mère non plus (qui s’offre en autosacrifice ― deuxième résolution sacrificielle vidée de sens). Personne n’est sacrifié.

       C’est à juste titre que cette « parabole » paraît anticiper le message chrétien. Je ne m’interdis pas de penser qu’elle a certainement inspiré Jésus, et quand il s’est agi « d’accomplir les écritures », c’est sûrement l’une de celles qui l’ont « éclairé ».

     

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  • Mon dernier essai

     

    Qui dit-on que je suis ?

     

    Jean-Marc Bourdin parle, dans sa critique de mon essai*, de ma « lecture amoureuse » des Évangiles. J’avoue qu'à force de lire et de relire les Évangiles, je suis vraiment tombé amoureux de Jésus. J’ai ainsi compris comment les disciples n’ont pas pu résister à son attraction formidable. Peut-être cette « lecture amoureuse » est-elle la seule possible. La conversion revient à une rencontre avec une personne, ce n’est pas une adhésion à un système !

     

    * Voir page 30.

     

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