•  

    Shakespeare 

     

     

     

                             Sonnet 8

     

         Mark how one string, sweet husband to an other,
         Strikes each in each by mutual ordering ;
         Resembling sire, and child, and happy mother,
         Who all in one, one pleasing note do sing :
     

     

         Vois comment une corde, unie à sa compagne,

         Vibre quand on la touche et s’allie avec elle.

         Ainsi l’heureuse mère, et le père, et l’enfant,

         Étant tous réunis, chantent à l’unisson.

     

     

     

     

     

    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks

    votre commentaire
  • Mon dernier essai

     

    Qui dit-on que je suis ?

     

     

    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks

    votre commentaire
  • Albert Camus girardien 

     

     

    Albert Camus et la peine de mort

     

    En 1957, Albert Camus écrivait :

       « En fait, le châtiment suprême a toujours été, à travers les siècles, une peine religieuse. [...] La vie terrestre est sans doute retirée [au coupable], mais la chance de réparation lui est maintenue. Le jugement réel n’est pas prononcé, il le sera dans l’autre monde. [...] [Le châtiment suprême] n’est alors justifié que dans la mesure où il n’est pas suprême. [...]

       Mais que signifie cette justification dans la société où nous vivons et qui, dans ses institutions comme dans ses mœurs, est désacralisée ? Lorsqu’un juge athée, ou sceptique, ou agnostique, inflige la peine de mort à un condamné incroyant, [...] il tue [...] parce que ses aïeux croyaient à la vie éternelle. » 

    * 

    René Girard n’aurait pas renié ces propos. Vers la fin de sa carrière, Camus approchait terriblement de la théorie girardienne. La Chute (1956) est un pur traité de rivalité mimétique. Si Camus avait connu Girard, quelles merveilles ne nous aurait-il pas laissées !

     

    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks

    votre commentaire
  • Portfolio

    Visages 

     

      

     

     

     

     

           

         

               

     

     

     

     

     

     

     

    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks

    votre commentaire
  • emissaire.blog

     

    “Qui dit-on que je suis ?” La réponse de Joël Hillion

     

    par Jean-Marc Bourdin (extraits) 

     

     

    Grand spécialiste de Shakespeare, passionné d’éducation, notre ami Joël Hillion apporte sa réponse dans son nouvel essai récemment paru aux éditions L'Harmattan à la question que Jésus posait fréquemment à ses disciples : “Qui dit-on que je suis ?” La choisir pour titre est une brillante idée : elle nous interpelle bien davantage que la célèbre locution introductive : “En vérité, en vérité, je vous le dis”. [...]

       Joël Hillion nous délivre donc SA vérité d’évangile. Il pose en postulat que la “Révélation reste largement à être révélée” et, en corollaire, “par définition, la Révélation ne cache rien, elle dévoile, au contraire”. Il se refuse à décrypter contrairement à certains herméneutes, il nous invite à découvrir. Il note que Jésus, faute d’écrits de son cru, n’a laissé qu’un exemple, mais quel exemple !

    Notre auteur a l’honnêteté de nous faire part de ses doutes. Il nous fait opportunément remarquer au passage que Jésus sembla douter lui aussi tout au long de sa vie terrestre. Son enquête réunit un ensemble d’indices qu’on pourrait dire graves et concordants, comme le ferait un officier de police, en s’appuyant sur de multiples témoignages qui sont à notre disposition. À chacun de les agencer à sa manière. 

       Joël Hillion nous fournit les pièces de son puzzle disposées de manière à faciliter le cheminement de son lecteur sans pour autant tenter de lui imposer quoi que ce soit. Pour ce faire, il établit une chronologie souple de la vie de Jésus dans le respect de ses étapes qu’on pourrait dire canoniques qu’il combine à une sorte de thématique rigoureuse des principaux supports de sa foi. Ainsi la conversion, y compris celle du centurion et même celle de Saül, est-elle traitée au moment de l’appel des disciples précédant la prédication. Mais il va plus loin en incorporant à sa synthèse d’autres textes du Nouveau Testament comme les Actes des Apôtres et l’Apocalypse de Jean notamment. Et il y ajoute des mises en perspectives contemporaines toujours intéressantes et parfois provocantes, par exemple lorsqu’il rapproche la Sainte Famille d’une famille recomposée actuelle. [...]

       Sa bibliographie d’où émergent, outre René Girard, Michel Serres et James Alison ainsi que son préfacier Stan Rougier, se révèle particulièrement éclectique. Mais après tout, il s’agit bien de s’inspirer de tout ce qui est dit de Jésus pour tenter de répondre à la question qu’il pose à tous ses disciples de toutes les époques ; et Dieu sait combien nombreux et divers sont ceux qui se sont exprimés à ce sujet. [...]

       Le patronage de René Girard sous lequel Joël Hillion se place d’emblée donne à l’ouvrage un fil conducteur : il est le non-violent promoteur de la non-violence dans un monde de violences et de violents. Mais contrairement à d’autres croyances, il ne postule pas le renoncement au désir qu’il sait impossible.  Il prend aussi appui sur la puissante expression de James Alison qui parle de “l’intelligence de la victime”, ce lumineux double sens. Son Jésus est résolument anti-sacrificiel, incarnation paradoxale de la maxime que rapporte Osée (6, 6) : c’est la miséricorde qu’il veut et non le sacrifice, la connaissance de Dieu plus que les holocaustes. L’enseignement de Jésus est l’exception dans une Histoire imbibée de sacrificiel. Sacrificiel qui peut très vite réapparaître en s’appuyant sur certaines épîtres pauliniennes et surtout l’épître aux Hébreux où sang et obsession de la pureté reprennent place. [...]

       Toujours enclin à mettre de la chair et des sentiments dans son récit, ce qui le rend particulièrement agréable à lire, l’auteur attire notre attention sur le fait qu’une conversion qui a tout d’un rapport d’amour précède toujours le miracle et que cette conversion est l’événement qui importe le plus. Le plus grand des miracles, qui d’ailleurs les précède souvent, est le pardon des péchés.

       Cette relation d’amour guide l’écriture de l’essai et transparaît dans un style chaleureux. Dans une de ses belles mises en perspectives inversées, Joël Hillion affirme que “« l’amour du prochain », aujourd’hui édulcoré en bienveillance, en altruisme, en empathie, en care, voire en simple tolérance, ne se retrouve pas dans ses avatars.” L’amour enseigné par Jésus est, lui, inconditionnel, celui de la “victime qui pardonne” comme le dit si bien James Alison.

       L’auteur rappelle quelques informations connues mais qui restent   troublantes : Jésus substitue à 248 commandements et 365 interdits repérés dans l’Ancien Testament une double injonction, aimer Dieu et aimer son prochain, qui se résume en définitive en une seule, “pour manifester son amour de Dieu, il « suffit » d’aimer son prochain.” Ce faisant, Jésus nous soumet à une double injonction contradictoire : “Dans le même temps qu’il libère l’homme, il le rend responsable de son prochain, redevable et obligé.”

       Sans le dire de cette manière, l’auteur suggère qu’au don maussien qui fait se succéder les obligations de donner, recevoir et rendre, le (par)don évangélique modifie l’ordre et la nature du rapport humain en jeu puisqu’il s’agit alors des facultés d’abord de recevoir (de) Jésus (“demandez et vous recevrez”), puis de donner aux (ou en) prochains (“ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux”) pour ainsi rendre à Dieu (“ta foi t’a sauvé(e)”). Aux sacrifices agonistiques en chaîne seraient ainsi substituées autant de grâces contagieuses.

       Joël Hillion répond aussi de manière fulgurante à la question qu’aurait pu se poser Satan, le Diable sur ce qu’on dit qu’il est : au-delà des qualificatifs habituels qu’il rappelle, diviseur, procureur, tentateur, séducteur, etc., il nous dit qu’il est une allégorie ou une parabole, donc une figure de style ou un type de récit, la meilleure façon de révéler qu’il n’existe qu’en tant que produit de nos rapports humains viciés.

       Le lecteur trouvera beaucoup d’autres matières à réflexion dans l’ouvrage de Joël Hillion, notamment à propos de la signification de la mort puis de la résurrection du Christ et de ses interprétations erronées. Il nous touche en insistant plus sur un Jésus entièrement humain même s’il l’est “extraordinairement” qu’un Dieu tout-puissant qui se serait abaissé à expérimenter la condition humaine jusqu’au sacrifice de sa vie terrestre comme une présentation rétrospective tend souvent à le montrer. [...]

       Cette enquête permet surtout de (re)découvrir que Jésus fournit de lui en plusieurs occasions les éléments d’un portrait kaléidoscopique qui ont pour caractéristique commune de ne jamais aboutir à une reconnaissance de qui il est véritablement : ce miroitement ne dissipe pas la brume qui l’entoure. Il faut attendre la résurrection pour qu’elle commence à se dissiper. Mais une lecture sacrificielle maintient depuis la méconnaissance.

       Au terme de cette lecture amoureuse et stimulante des Écritures, le lecteur ne peut que se demander à son tour : qui dis-je qu’il est ? Nul doute empruntera-t-il alors à l’essai de Joël Hillion. Et je crains d’avoir un peu cédé à la tentation de glisser une partie de ma propre réponse à l’occasion de cette recension ! Que Joël me pardonne… Quoi qu’il en soit, de fructueuses recherches sont en perspective pour les lecteurs de Qui dit-on que je suis ?

     

     

    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique