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Albert Camus girardien
Albert Camus et la peine de mort
En 1957, Albert Camus écrivait :
« En fait, le châtiment suprême a toujours été, à travers les siècles, une peine religieuse. [...] La vie terrestre est sans doute retirée [au coupable], mais la chance de réparation lui est maintenue. Le jugement réel n’est pas prononcé, il le sera dans l’autre monde. [...] [Le châtiment suprême] n’est alors justifié que dans la mesure où il n’est pas suprême. [...]
Mais que signifie cette justification dans la société où nous vivons et qui, dans ses institutions comme dans ses mœurs, est désacralisée ? Lorsqu’un juge athée, ou sceptique, ou agnostique, inflige la peine de mort à un condamné incroyant, [...] il tue [...] parce que ses aïeux croyaient à la vie éternelle. »
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René Girard n’aurait pas renié ces propos. Vers la fin de sa carrière, Camus approchait terriblement de la théorie girardienne. La Chute (1956) est un pur traité de rivalité mimétique. Si Camus avait connu Girard, quelles merveilles ne nous aurait-il pas laissées !
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