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Par hillion le 18 Août 2024 à 09:54
Shakespeare
vu par W. H. Auden
Parmi les livres qu’il faut avoir lus, dit-on, quand on se prétend spécialiste de Shakespeare, se trouve l’analyse de W.H. Auden, série de conférences données entre octobre 1946 et mai 1947, et rassemblées sous le titre de Lectures on Shakespeare*. W.H. Auden (1907-1973) est un poète anglais, naturalisé américain en 1946, considéré « comme l’un des plus importants et influents poètes du XXe siècle dans le monde anglo-saxon », dixit Wikipédia.
Las ! Lecture faite, je me retrouve terriblement frustré par tant d’idées conventionnelles, tant d’érudition gratuite, et si peu d’intuitions, sauf bizarrement dans le chapitre de conclusion. Les digressions du côté de Platon, Kierkegaard, etc., dispersent le propos sans réel éclairage sur le théâtre de Shakespeare. La plupart du temps, Auden n’analyse rien en particulier, sauf les différents caractères (characters) qui pullulent dans l’œuvre de Shakespeare. Il faut dire qu’il a l’embarras du choix : on compte plus de 1 200 personnages parlants dans les 36 pièces qui nous restent. Le poète Auden énonce quelques vérités sur la versification originale de Shakespeare ― tout le monde s’en était aperçu ―, et c’est à peu près tout.
Parmi les perles à relever, Auden trouve que l’action de Beaucoup de bruit pour rien est « ennuyeuse ». « Don Pedro est honnête et cynique, mais il cache derrière ces traits une volonté de nuire. » Je n’ai pas dû lire, ni voir la même pièce. « La Nuit des rois fait partie des pièces déplaisantes de Shakespeare. » Je considère, pour ma part, que c’est un chef-d’œuvre absolu de maîtrise dramatique. Dans Hamlet, « Horatio n’est pas très futé, même s’il a beaucoup lu et s’il est capable de répéter ce qu’il a lu ». Autant dire : c’est un niais. Pour moi, l’œuvre de Shakespeare, théâtre et Sonnets confondus, est une merveille d’équilibre entre raison et émotion. Pour Auden, « les artistes sont enclins à éprouver non pas trop mais trop peu d’émotion. »
Évidemment, les dernières œuvres paraissent bien compliquées au poète. « Les œuvres tardives doivent également exhiber une forme d’obscurité », dit-il.
En somme, l’analyse de W.H. Auden est une mauvaise mise en scène de Shakespeare.
* Édition française : ANATOLIA, ÉDITIONS DU ROCHER.
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Par hillion le 17 Août 2024 à 14:14
Portfolio
Peter Pan
J’ai découvert Peter Pan à l’âge de huit ans, à travers le dessin animé de Walt Disney. Comme lui, j’ai décidé aussitôt de ne plus grandir.
Le premier livre que j’ai lu fut une version simplifiée du roman de J. M. Barrie.
Plus tard, j’ai retrouvé mon personnage fétiche dans les autres adaptations filmées qui ont été faites. Jusque dans le personnage de Puck dans le Songe d’une nuit d’été ou le personnage d’Ariel dans La Tempête.
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Par hillion le 15 Août 2024 à 10:17
État de la société
Le père hors-jeu
La libération de la femme ? Ce sont surtout les hommes qui se sont libérés, en se débarrassant de leurs gosses, de leurs contraintes familiales, en foutant le camp ! En dissociant la sexualité de la procréation, les femmes se sont sûrement libérées, et les hommes ont joyeusement perdu leur contrôle sur la famille. La génétique, la contraception, l’avortement (légalement choisi sans le géniteur) ne semblent concerner que la femme pour lui donner un pouvoir exclusif et absolu sur la procréation. On « peut » aujourd’hui faire un enfant sans père, grâce à un donneur de sperme anonyme. En cas de divorce, il faut que la mère ait été bien coupable pour que les juges (généralement des femmes dans ces affaires délicates) confient la garde des enfants au seul père. Au cours de la deuxième moitié du XXème siècle, on peut dire que le père est sorti par la petite porte… Pour quelle liberté ?
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Par hillion le 10 Août 2024 à 09:47
Shakespeare
Valentin se sépare de Protée
Valentine. Cease to persuade, my loving Proteus :
Home-keeping youth have ever homely wits.
Were’t not affection chains thy tender days
To the sweet glances of thy honour’d love,
I rather would entreat thy company,
To see the wonders of the world abroad,
Than, living dully sluggardized at home,
Wear out thy youth with shapeless idleness.
But since thou lov’st, love still and thrive therein,
Even as I would when I to love begin.
Proteus. Wilt thou be gone? Sweet Valentine, adieu !
Think on thy Proteus, when thou haply see’st
Some rare note-worthy object in thy travel :
Wish me partaker in thy happiness,
When thou dost meet good hap ; and in thy danger,
If ever danger do environ thee,
Commend thy grievance to my holy prayers,
For I will be thy beadsman, Valentine.
VALENTIN. — Ne cherche pas davantage à me persuader, mon bon Protée :
Les jeunes gens trop attachés à leur foyer gardent un esprit borné.
Si l’affection n’enchaînait pas ta jeunesse
Aux regards tendres de celle que tu honores,
Je te demanderais de m’accompagner
Découvrir les merveilles du monde,
Plutôt que de te laisser vivre mollement comme un paresseux chez toi
À gaspiller ta jeunesse à de vaines frivolités.
Mais puisque tu aimes, aime donc et toujours davantage,
Tout comme je le ferais moi-même si je tombais amoureux.
PROTÉE. — Tu es donc décidé à partir ? Adieu donc, mon doux Valentin.
Pense à ton ami Protée quand tes yeux croiseront
Quelque objet rare et remarquable sur ton chemin.
Je souhaite partager ta bonne fortune
Quand tu la rencontreras ; et dans les dangers
(Si jamais tu te retrouves en danger),
Recommande tes soucis à mes bonnes prières :
Ma vigilance t’est tout acquise, Valentin.
Two Gentlemen of Verona, Act I, Scene 1, 1-18.
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