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Shakespeare
Valentin se sépare de Protée
Valentine. Cease to persuade, my loving Proteus :
Home-keeping youth have ever homely wits.
Were’t not affection chains thy tender days
To the sweet glances of thy honour’d love,
I rather would entreat thy company,
To see the wonders of the world abroad,
Than, living dully sluggardized at home,
Wear out thy youth with shapeless idleness.
But since thou lov’st, love still and thrive therein,
Even as I would when I to love begin.
Proteus. Wilt thou be gone? Sweet Valentine, adieu !
Think on thy Proteus, when thou haply see’st
Some rare note-worthy object in thy travel :
Wish me partaker in thy happiness,
When thou dost meet good hap ; and in thy danger,
If ever danger do environ thee,
Commend thy grievance to my holy prayers,
For I will be thy beadsman, Valentine.
VALENTIN. — Ne cherche pas davantage à me persuader, mon bon Protée :
Les jeunes gens trop attachés à leur foyer gardent un esprit borné.
Si l’affection n’enchaînait pas ta jeunesse
Aux regards tendres de celle que tu honores,
Je te demanderais de m’accompagner
Découvrir les merveilles du monde,
Plutôt que de te laisser vivre mollement comme un paresseux chez toi
À gaspiller ta jeunesse à de vaines frivolités.
Mais puisque tu aimes, aime donc et toujours davantage,
Tout comme je le ferais moi-même si je tombais amoureux.
PROTÉE. — Tu es donc décidé à partir ? Adieu donc, mon doux Valentin.
Pense à ton ami Protée quand tes yeux croiseront
Quelque objet rare et remarquable sur ton chemin.
Je souhaite partager ta bonne fortune
Quand tu la rencontreras ; et dans les dangers
(Si jamais tu te retrouves en danger),
Recommande tes soucis à mes bonnes prières :
Ma vigilance t’est tout acquise, Valentin.
Two Gentlemen of Verona, Act I, Scene 1, 1-18.
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