Sacrificiel 

Que nomme-t-on scandale ? 

     Généralement une injustice.

     Qui y a-t-il derrière une injustice ?

     Un persécuteur.

Portfolio 

Rythmes

Au commencement était le rythme.

Éducation 

Les enfants ne jouent pas, ils répètent

Mais comment peuvent-ils « répéter », c’est-à-dire refaire, ce qu’ils n’ont pas encore vécu ? Ils répètent par anticipation. Ils répètent comme les acteurs qui montent une pièce de théâtre à partir d’un texte qu’ils ne connaissent pas tout à fait.

   Les enfants n’apprennent que par imitation. En matière de mimétisme, ils ont des capacités infinies. Ils copient leurs parents, leur entourage, et observent « ce que ça fait » d’être maîtresse d’école, d’être docteur, d’être acrobate... Quand ils jouent, ils jouent « pour de vrai ». S’ils jouent à la guerre, ils meurent pour de vrai – mais pas longtemps.

   Cette prédisposition est une compétence extraordinaire qui s’émousse à la longue. Les vieux qui répètent radotent. Ils ont perdu la mémoire du futur.

   Comme les enfants copient sans tricher, ils recopient aussi, hélas, les mauvais modèles. Ce n’est pas leur faute, c’est la faute de ceux qui se montrent comme modèles, ou qu’on leur montre comme modèles. La responsabilité des marchands de com., avec leurs jeux débiles et leur vulgarité violente, est énorme.

Shakespeare

Rivalité entre deux misanthropes

Timon. More man ? Plague ! Plague !

Apemantus. I was directed hither : men report,

Thou dost affect my manners, and dost use them.

Timon. ’T is, then, because thou dost not keep a dog,

Whom I would imitate.

TIMON. – Encore un homme ? La peste ! La peste !

APÉMANTUS. – On m’a amené jusqu’ici. On rapporte

Que tu simules mon comportement, et que tu le suis.

TIMON. – Simplement parce que tu n’as pas de chien

Que je pourrais imiter.

                                  Timon d’Athènes, IV, 3, 197-201.

Le corps intelligent 

Incarné

« L’Incarnation n’est possible que si la chair est séparée de l’esprit. Le corps n’est pas le déchet de la relation avec Dieu, mais la vérité de cette relation. » 

                                                                                                                     Stéphane Breton 

   Qui sait vraiment se comporter en incarné ? Qui se sent responsable de son corps ? Non pas admiratif, pas idolâtre, seulement responsable. Sans respect du corps, la pensée ne vaut guère. Je pense autant avec mes mains, avec mon ventre qu’avec ma tête. Quelle merveille d’avoir été incarné !

   Un proverbe africain dit : « La parole est comme l’écorce de l’arbre, une fois détachée, elle ne se recolle plus. »