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En forme de poésie
Ça pense.
La machine pense, mais quoi ? comment ?
Elle pense artificiellement.
Illégitimement.
Sans aucun droit.
Sans motif et sans désir.
Elle n’a pas de nom.
Tout au plus, un numéro.
Elle pense, c’est tout.
Inutilement.
Elle ne comprend pas les mots qu’elle émet.
La machine ne pense pas,
elle répète ce qu’on lui a dit de dire.
Les naïfs qui l’écoutent
fabriquent le sens qu’ils veulent entendre.
Irresponsable,
elle est incapable de penser.
Elle ne peut pas signer ses déclarations.
Elle additionne les pensées des autres
et n’obéit qu’à des lois statistiques.
Beaucoup d’humains
(hélas)
N’obéissent, eux aussi, qu’à des statistiques.
Mimétiques.
Et ils sont contents d’être sondés.
Et ils comptent leurs likes.
Ça sonne creux.
La machine ne pense pas.
Moi, je pense.
Je persiste et signe : Joël Hillion.
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