• Violence contagieuse

     

     

     

    La guerre par délégation

     

    Le conflit entre Israël et Gaza est complètement transposé, reproduit, imité à l’Université Columbia de New York ou à Sciences Po Paris, où les disputes se font de plus en plus violentes. Des étudiants arabo-musulmans (qui ne sont pas des Gazaouis) s’en prennent à des étudiants juifs (qui ne sont pas Israéliens), et réciproquement, au nom d’une guerre qui se tient à des milliers de kilomètres. La contagion est comme virtuelle, entretenue pas des idéologies, de convictions religieuses, de ressentiments et de beaucoup d’arrière-pensées. La violence se répand comme une « traînée de poudre » (l’image est, hélas, trop juste), et les violents au bout de la ligne ne savent plus pour quoi ils se battent. S’ils voulaient vraiment participer au conflit du Proche-Orient, ils s’engageraient dans Tsahal ou le Hamas et iraient se battre avec des vraies armes sur le théâtre des opérations. Ils préfèrent une représentation de la guerre à la guerre elle-même, un théâtre plus abstrait, mais violent quand même.

       La contagion mimétique, aveugle et sotte, a été décrite, de façon magistrale, par Jean de la Fontaine dans la terrible fable Le loup et l’agneau. « Si ce n’est toi, c’est donc ton frère », dit le loup, à bout d’arguments.

    « Je n’en ai point. C’est donc quelqu’un des tiens :
    Car vous ne m’épargnez guère,
    Vous, vos Bergers et vos Chiens.
    On me l’a dit : il faut que je me venge.
     »

       Quand on n’a personne de vraiment coupable sur qui exercer sa haine, toute substitution fait l’affaire. Le violent n’est pas regardant. Et sa violence lui fait perdre la raison.

     

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