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La violence et le sacré
La peur est une croyance
Macbeth. Present fears
Are less than horrible imaginings.
MACBETH. ― Ce que nous craignons maintenant
Est moins horrible que ce que nous imaginons.
Macbeth, I, 3, 137-138.
La peur « fonctionne » comme le sentiment du sacré. Elle est le produit de notre imagination. La menace est une arme de dissuasion (de la part de l’adversaire) qui se transforme en poison une fois que nous l’avons ingérée. Elle est parfaitement assimilable à une croyance, à une idéologie. D’ailleurs, beaucoup de croyances sont fondées sur la peur. La « crainte de Dieu » a été remplacée, sous nos climats démythifiés, par la crainte de Big Brother — dans les tyrannies modernes — ou la crainte du regard des autres — dans le monde mimétique des médias omniprésents.
C’est toujours le regard d’Autrui qui fait peur, le « mauvais œil ». Comment se débarrasse-t-on de cette hantise ? En changeant l’ennemi en ami, autrement dit, en faisant d’Autrui son Prochain. Ce « message », vieux de 2000 ans, est toujours incompréhensible pour beaucoup.
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