• Mimétisme divin

     

    Dieu data center

     

    Puisque l’on ne peut pas se passer d’un Créateur, il faut l’imaginer super puissant, quelque chose comme un super data center, capable de calculer en une fraction de seconde des milliards de milliards d’opérations, en un feu d’artifice mathématique spectaculaire comme le Big Bang. L’idée est séduisante, mais c’est une superstition de plus. C’est encore une façon de nous persuader que Dieu, c’est un peu nous en mieux. Quel orgueil ! Car l’incroyable résultat du Big Bang, cette merveille mathématique, c’est vous et moi, 14 milliards d’années après. Modestement, nous ne prenons notre place que 14 milliards d’années après. Cette fausse pudeur est un cache misère : le but, c’est toujours d’arriver à moi ! Et pas n’importe quel moi, le chef-d’œuvre de la Création*.

       Nous sommes de piètres imitateurs et quand nous poussons Dieu lui-même à nous imiter, nous sommes carrément ridicules ! La chose n’est pas nouvelle. Quand les humains ont inventé cette merveille qu’est l’horloge, ils ont tout de suite pensé que Dieu était un Grand Horloger. Il ferait pâle figure aujourd’hui.

       Et si Dieu était autre chose qu’un super geek ?

     

    * Shakespeare, évidemment, avait perçu la supercherie. Il avait chargé Hamlet de nous la révéler : 

     

    Quel chef-d’œuvre que l’homme ! Il est noble par sa raison !  Ses facultés sont infinies ! Son apparence, ses gestes sont d’une expression admirable ! Dans l’action, il ressemble à un ange ! Par sa pensée, il est l’égal d’un dieu ! Il est la beauté du monde ! Le parangon des animaux ! Et pourtant, à mes yeux, qu’est-il d’autre qu’un petit tas de poussière ?  

     

    What a piece of work is a man ! how noble in reason !  how infinite in faculty ! in form and moving, how express and admirable ! in action, how like an angel ! in apprehension, how like a god ! the beauty of the world ! the paragon of animals ! And yet, to me, what is this quintessence of dust ? 

     

                                       HAMLET, Acte II, scene 2.

     

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