• État de la personne 

     

    Cette manie de classer

     

    Il y a probablement autant de formes de sexualité qu’il y a d’individus. Séparer les adultes entre hétérosexuels et homosexuels est très réducteur. Parler de LGBT est déjà un peu plus nuancé : nous en sommes à quatre classes, en fait cinq avec les hétéros. Mais combien y a-t-il de manières d’être homosexuel ? Et hétérosexuel, alors ! Que dire des pédophiles ? Leur sexualité est désastreuse mais elle existe bel et bien. Ajoutons les partisans SM, et ceux qui n’ont pas de sexualité du tout. Que faire du voyeurisme, de l’exhibitionnisme ? À la vérité, le dénombrement des sexualités est infini.

       Cela peut se comprendre aisément. La sexualité est intimement liée à la personne, elle est le fondement d’une partie capitale de son identité. Souvent on se reconnait dans sa sexualité. Il arrive aussi qu’on ne se reconnaisse pas dans le sexe que la nature vous a donné. Et dans la relation que chacun entretient avec son corps se développent autant de comportements qu’il y a de variantes dans le code ADN. L’intimité respectée de chacun n’est pas une morale, c’est un constat, un « principe de réalité ».

       La limite à notre tolérance est celle du mal que l’on peut faire à autrui. En matière de pédophilie, la limite est immédiate. Le sexe étant souvent associé à des formes de violence, là aussi les limites sont intangibles. Le macho n’a pas le droit de brutaliser sa partenaire, sous prétexte que c’est sa forme de sexualité à lui. En matière de sexualité, il n’y a pas de droit, il n’y a que des pratiques. La difficulté d’une législation – indispensable pour protéger les plus faibles – est immense. Les « féminicides » restent parfois impunis. Les viols, les incestes passent souvent entre les mailles du filet de la justice.

       Ce désordre « naturel » est évidemment insupportable à tous les constructeurs de barrières – c’est-à-dire à peu près tout le monde. Comme les barrières sont intenables, on a inventé la décence, qui a pour seule limite l’exhibition. Elle n’est pas acceptée par tout le monde. Les Français possèdent, par tradition, cette forme de tolérance : ce qui se passe dans la chambre des autres ne nous regarde pas. Les pays de tradition puritaine sont plus chatouilleux. Les « scandales sexuels » dans les pays anglo-saxons sont un reste de puritanisme anachronique.

     

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