• Créer des liens

     

    La force du lien 

       « Je les tirai avec des liens d’humanité, avec des cordages d’amour. » 

                     Osée 11, 4.

     

    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks

    votre commentaire
  • La tyrannie parfaite

     

     

    Le Document numéro 9

     

    Élaboré en juillet 2012 par Xi Jinping, avant sa prise de pouvoir absolu sur la Chine, ce document dresse la liste des « sept périls » ou sept sujets qu'on ne discute pas. Le nombre de sept a été choisi par pure superstition. Ces « périls » qui menaceraient la suprématie du Parti communiste sont, respectivement :

         1. Les valeurs universelles ;

         2. La liberté de la presse ;

         3. La société civile ;

         4. Les droits civiques ;

         5. Les erreurs historiques du Parti communiste chinois ;

         6. Le capitalisme de connivence au sein du pouvoir ;

         7. L’indépendance de la justice. 

       Il s’agit là du parfait petit bréviaire du dictateur. Xi l’a-t-il directement emprunté à George Orwell ? Il ressemble, presque mot pour mot, aux « principes » du Grand Frère O’Brien dans 1984. Pour O’Brien, « Le vrai pouvoir, c’est le pouvoir sur les esprits ». En concevant son roman, Orwell n’avait pour modèles que Staline et Hitler. Il avait bien mesuré l’usage que ces dictateurs avaient fait du cinéma et de la radio pour leur propagande. Comment aurait-il réagi devant Internet, les réseaux sociaux, la surpuissance des médias ? Qu’aurait-il pensé de la moutonnerie bêlante des aliénés du Web ? Dans les dictatures officielles, les sujets sont prisonniers d’un système qu’ils n’ont pas choisi. Dans les régimes encore vaguement libéraux, les citoyens ne se comportent pas mieux. Ils sont pires que soumis, ils en redemandent...

       Que ferait Winston Smith aujourd’hui ? Que reste-t-il de l’intelligence, seule ressource d’une résistance subversive ? On parle de « devoir de mémoire », de « devoir de réserve », etc. Le premier des devoirs n’est-il pas un devoir d’intelligence ?

     

    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks

    votre commentaire
  • Vivre ensemble

     

    Notre interdépendance

     

    « Je suis ici seule et tranquille.  Et triste.  Touchez-moi, touchez-moi. »

    James Joyce

     

    Nous sommes, tous autant que nous sommes, des individus inquiets et avides, en perpétuel questionnement sur notre moi. Est-ce que j’existe ? Est-ce que Je existe ? On ne devient soi qu’avec les autres, grâce aux autres, à travers les autres. Si nous ne sommes pas affectés par les autres, nous dépérissons, nous disparaissons. Pour être plus, il faut accueillir plus.

       Hélas, le plus souvent, nous nous débattons comme si nous devions toujours vaincre les autres. Si nous parvenions à nos fins, nous cesserions d’être ! Tel est l’abîme que nous offre notre individualisme jaloux. Un vertige que beaucoup « comblent » en se divertissant, en se droguant, en s’agitant, en se précipitant dans l’action comme des fous, littéralement.

       Notre interdépendance, si nécessaire, peut parfaitement être détruite. C’est ce qui advient avec l’avènement du moi selfique qui enferme l’individu dans le résidu de son ego. De même, l’éradication des cultures autochtones, cette nouvelle forme d’esclavage, menace beaucoup de cultures jusqu’à leur disparition.

       Nous devons toujours rechercher le consensus, non pas pour « avoir raison », mais, au contraire, pour faire sens en commun. Sans intelligence collective, nous sommes débiles, dangereusement bêtes ! Cela signifie que nous devons renoncer aux  « enjeux de pouvoir » ce jeu de rivalité léthale qui nous occupe encore quotidiennement. Toute compétition de puissance corrompt notre chance de vivre ensemble.

       Qu’avons-nous fait jusque-là ?

     

     

     

    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks

    votre commentaire
  • En forme de poésie

     

     

     

    Ça pense.

    La machine pense, mais quoi ? comment ?

    Elle pense artificiellement.

    Illégitimement.

    Sans aucun droit.

    Sans motif et sans désir.

    Elle n’a pas de nom.

    Tout au plus, un numéro.

    Elle pense, c’est tout.

    Inutilement.

    Elle ne comprend pas les mots qu’elle émet.

    La machine ne pense pas,

         elle répète ce qu’on lui a dit de dire.

    Les naïfs qui l’écoutent

         fabriquent le sens qu’ils veulent entendre.

    Irresponsable,

         elle est incapable de penser.

    Elle ne peut pas signer ses déclarations.

    Elle additionne les pensées des autres

         et n’obéit qu’à des lois statistiques.

    Beaucoup d’humains

         (hélas)

    N’obéissent, eux aussi, qu’à des statistiques.

    Mimétiques.

    Et ils sont contents d’être sondés.

    Et ils comptent leurs likes.

    Ça sonne creux.

    La machine ne pense pas.

    Moi, je pense.

    Je persiste et signe : Joël Hillion.

     

    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks

    votre commentaire
  • Hamlet ad libitum 

     

     

     

    Queen. Why seems it so particular with thee ?

    Hamlet. Seems, madam ! nay, it is ; I know not 

       seems.

    ’Tis not alone my inky cloak, good mother,

    Nor customary suits of solemn black,

    Nor windy suspiration of forc’d breath,

    No, nor the fruitful river of the visage,

    Together with all forms, modes, shows of grief,

    That can denote me truly : these, indeed, seem,

    For they are actions that a man might play ;

    But I have that within, which passeth show,

    These but the trappings and the suits of woe.

     

    La Reine. – Qu’est-ce qui te fait paraître ainsi ?

    Hamlet. – Paraître, madame ? Ah, non ! Tout est vrai ; je ne sais pas paraître. Ce ne sont pas mon manteau couleur d’encre, chère mère, ni mon uniforme de deuil, ni les soupirs bruyants que je me force à pousser, ni les flots abondants qui coulent sur mon visage, et tout cet étalage coutumier et tapageur du chagrin, qui peuvent me montrer tel que je suis. Tout cela peut paraître, en effet ! Car ce sont des actions qu’un homme est capable de mettre en scène. Mais ce que j’ai là, en moi, dépasse les apparences qui ne sont que les habits trompeurs du malheur.

     

    Acte I, scène2.

     

    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks

    votre commentaire